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guerre et musique

troisième

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Penderecki, compositeur polonais, utilise dans ses compositions les instruments de manière peu traditionnelle. Au milieu des recherches, électro-acoustiques, concrètes de ces années 1950-1960, il propose une autre voie .
Ainsi, Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima , composé en 1960, met en scène un orchestre à cordes dans des sonorités peu conventionnelles . Au delà des aspects techniques, le thème de cette œuvre évoque un des plus grands drames humains du Xxème siècle, et dont l’horreur est ici clairement évoquée pour être dénoncée .

L’effectif orchestral est composé uniquement de cordes frottées:
24 violons, 10 altos, 10 violoncelles, 8 contrebasses .

« Thrènes » est le terrain d’expérimentations où les possibilités sonores des cordes sont poussées au maximum.

• On ne parle pas de mélodie mais de structures linéaires.
les 12 notes de la gamme sont utilisées indifféremment dans un athématisme total. Dans le cas de Thrènes, étant donné qu’íl n’y a que des cordes, il y a beaucoup plus que 12 notes dans la gamme: lorsqu’on fait un glissendo sur un violon, on parcourt une quantité infinie de notes.

• On ne parle pas d’harmonie (accords) mais de structures verticales.
Le phénomène le plus fréquent est le cluster : bloc de notes  » agglomérées  » comprenant toutes les hauteurs comprises entre une limite grave et aigu

les passages en clusters, sirènes ou trémolos et glissendos offrent une certaine liberté d’exécution liée au hasard.

* Le déroulement temporel :

Il n’y a pas de pulsation rythmique.
L’oeuvre est organisée en séquences dont la durée est indiquée sur la partition en secondes, pour des raisons pratiques.

*Chant

Morts les enfants
Renaud

Chiffon imbibé d’essence,
Un enfant meurt en silence
Sur le trottoir de Bogotá
On ne s’arrête pas
Dechiqu’tés aux champs de mines,
Décimés aux premières lignes
Morts les enfants de la guerre
Pour les idées de leur père

Bal à l’ambassade,
Quelques vieux malades
Imbéciles et grabataires
Se partagent l’univers

Morts les enfants de Bhopal,
Industrie occidentale
Parti dans les eaux du Gange,
Des avocats s’arrangent
Morts les enfants de la haine
Près de nous où plus lointaine
Morts les enfants de la peur
Chevrotine dans le cœur

Bal à l’ambassade,
Quelques vieux malades
Imbéciles et militaires
Se partagent l’univers

Morts les enfants du Sahel,
On accuse le soleil
Morts les enfants de Seveso,
Morts les arbres, les oiseaux
Morts les enfants de la route,
Dernier week-end du mois d’août
Papa picolait sans doute
Deux ou trois verres, quelques gouttes

Bal à l’ambassade,
Quelques vieux malades
Imbéciles les tortionnaires
Se partagent l’univers

Mort l’enfant qui vivait en moi,
Qui voyait en ce monde-là
Un jardin, une rivière
Et des hommes plutôt frères
Le jardin est une jungle,
Les hommes sont devenus dingues
La rivière charrie les larmes,
Un jour l’enfant prend une arme

Bal sur l’ambassade,
Attentat grenade
Hécatombe au ministère
Sur les gravats, les grabataires